Série Indochine – Episode 4

Dans cette lettre, Henri l’écrit dans la salle à manger du Donaï. Voici à quoi pouvait ressembler cette salle à manger :

Quant à la ville de « choqan » et à la famille LEVER, mes enquêtes sont restées vaines pour le moment. Je n’ai pas réussi à localiser la ville car la transcription faite par Henri en lettre latine ne semble pas être exacte. Pour la famille LEVER, j’ai repéré deux soeurs LEVEE née à cette époque à Hanoï… Mais je n’ai pu faire aucun lien véritablement pertinent. Tant pis, je trouverai cela plus tard.

Pour le reste…

Celle qu’Henri nomme « petite mère » est la deuxième femme de son futur beau-père. Voici pourquoi Maxime Bonneville s’est remarié :

La maman de Renée BONNEVILLE est décédée en 1909 à l’âge de 30 ans, soit de la rage suite à une morsure de singe soit d’une otite mal soignée. Je sais que les deux raisons n’ont rien à voir entre elles mais ce sont les deux versions qui circulent de mémoire d’homme dans la famille. En 1910, l’année d’après, Maxime BONNEVILLE se maria avec « Petite mère » : Elmire DE BERRY. Elle s’est occupée de Rénée la maman de Bonne-Maman, d’Yvonne et de Max comme une vraie mère, d’où son surnom.

Maxime Bonneville et sa deuxième femme Elmire De Berry

Le couple eut ensemble un petit garçon : Félix BONNEVILLE, l’oncle de Bonne-Maman du coup.

Voici un extrait dans lequel Bonne-Maman parle de Félix, de son autre oncle Max ainsi que d’Elmire De Berry, sa grand-mère (qui n’était pas vraiment sa grand-mère donc). Bonne-Maman l’a bien connue puisqu’elle est décédée en 1967. Voici l’audio :

https://podcasts.audiomeans.fr/la-famille-dans-le-retro-4af749e2f8c6/audio-bm-felix-et-max-bonneville-e4ab07e0

Félix Bonneville, le demi-frère de Renée Bonneville

Je suis en correspondance avec le fils de Félix : Joël BONNEVILLE. Celui-ci a écrit un livre de plusieurs centaines de pages sur la famille BONNEVILLE en décrivant précisément la vie de chacun des membres à partir de l’installation aux Antilles jusqu’à la fin de l’époque coloniale en Indochine. Je tiens à la disposition de chacun ce livre qui est fort intéressant.

Amazon.fr - Itinéraire d'une errance. Du Vermandois à l'Indochine, via la  Guadeloupe et la Martinique : l'épopée coloniale retrouvée d'une famille de  Brancourt-le-Grand, petit village picard. - Joël Bonneville-Griffon - Livres
Le livre sur la famille BONNEVILLE écrit par Joël Bonneville, le fils de Félix.

Voici maintenant la lettre n°4 : https://audmns.com/VwdPbCw

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Série Indochine – épisode 3

Lexique et géographie

Henri utilise le terme bien spécifique de « compradore ». Il désigne à l’époque colonial, un intermédiaire autochtone entre les entreprises étrangères et les locaux d’Asie du Sud-Est dans des opérations financières et commerciales. Ils étaient souvent riches.

Le compradore dont parle Henri dans sa lettre s’arrête à Hatien (sûrement pour ses affaires). Hatien est une petite ville du delta du Mékong, au Sud de l’Indochine. Aujourd’hui elle est située au sud du Vietnam, près de la frontière cambodgienne.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hà_Tiên

Hatien est la ville côtière en face des célèbres îles de PhuQuoc.


Mademoiselle Poix, une drôle de voyageuse…

Mademoiselle Poix voyage à bord du Donaï aussi.

Elle semble être une connaissance d’Henri, sans être véritablement une amie, d’autant qu’elle a dans les 15/16 ans tandis qu’Henri en a 27/28 ans quand ils voyagent.

Le père de Mademoiselle Poix était médecin principal de la marine, médecin de la Légation de France et de l’hôpital français à Bangkok (Siam), y domiciliant et résidant, Chevalier de la Légion d’Honneur

Comme l’indique son acte de mariage de 1917 (quatre ans avant les lettres) avec Renée Rose HECK qui n’est donc pas la mère de Mademoiselle Poix, ce qui corrobore ce qu’Henri dira dans une de ses lettres que je vous lirai : « Mademoiselle Poix a été élevée sans mère« 

Mademoiselle Poix était au Collège Chasseloup-Laubat à Saïgon, comme Mythèse l’a été aussi des années après ou même Marguerite Duras.

Interview de Bonne-Maman sur la maman de Marguerite Duras :

https://podcasts.audiomeans.fr/821950ee

En ce mois de juillet, Mademoiselle Poix alla sûrement rejoindre son père à Bangkok avant de rejoindre la France pour finir ses vacances.

Voici donc la lettre n°3

https://audmns.com/STsIKEb

Série Indochine – épisode 2

Les personnes citées dans la Lettre n°2

Avant de vous faire écouter la 2e lettre, je vais vous présenter quelques personnes de l’entourage des fiancés.

Il y a tout d’abord M. et Mme Faÿs. Emmanuel Faÿs est notaire à Saïgon. C’est un très bon ami d’Henri BRANDELA. Il sera même un de ses témoins au mariage qui aura lieu quelques semaines après l’écriture de ces lettres.

J’ai une photo d’un couple avec les parents de Bonne-Maman. Et ça pourrait être eux : le couple à gauche de la photo.

On reconnaît les parents de BM tout à droite. Mano, le frère aîné de BM en bas à gauche et Mythèse debout au milieu. Et sur les genoux de la maman de BM : peut-être Bonne-Maman elle-même ?

Ecoutons Bonne-Maman parler de la famille Faÿs :

https://audmns.com/CLPQpGk

Mme Desheres devait être une amie mais elle m’est totalement inconnue. La généalogie est une enquête et malheureusement les enquêtes n’aboutissent pas toujours. Mais souvent ce n’est qu’une question de temps.

Yvonne Bonneville est la soeur de la maman de Bonne-Maman.

Elle se mariera avec « oncle Robert » et ils habiteront dans le XVIe arrondissement de Paris.

A ce propos, voici la maman de Bonne-Maman lors de ses fiançailles avec Bon-Papa, en 1958.

Le 1er janvier 1958 – Les fiançailles de Bonne-Maman et Bon-Papa. Tout à gauche, Renée « la fiancée » des lettres (à 55 ans)

Les voyages en Indochine

Dans la lettre n°2, Henri parle de l’appontement des Messageries Maritimes.

C’est une des compagnies qui permettaient de relier la France aux colonies.

Si vous êtes intéressés pour en savoir plus sur l’histoire de cette compagnie, voici un lien intéressant : http://www.messageries-maritimes.org/hist.htm

Le Donaï à bord duquel est Henri ainsi que le « Cap Ortegal » dont il parle dans sa lettre n°2 sont deux navires.

En photo ci-dessus, le Donaï qui effectue la liaison Saïgon – Bangkok

Géographie

Un peu de géographie maintenant pour situer les lieux dont parle Henri dans ses lettres.

Le Nhabé était l’avant-port pétrolier de Saïgon, situé à 15km de celle-ci. Il se situe exactement à l’embouchure de la rivière de Saïgon, rive droite.

L’île de Poulo Condore (aujourd’hui Côn Son) est une petite île au sud de l’Indochine. C’est l’île des bagnards. Les prisonniers indigènes y étaient enfermés ou aux travaux forcés. Ce bagne était destiné aux criminels les plus dangereux et aux opposants politiques indochinois.

Le nom de l’île vient du nom malais « Pu Lao Kundur ».

Classée comme l’un des endroits les plus effrayants d’Asie, le deuxième bagne français, derrière celui de Guyane, le bagne de Poulo Condore se trouve également sur la liste des 10 prisons les plus cruelles du monde. Depuis plus de 100 ans (de 1862 à 1975), près de 20.000 bagnards y ont été emprisonnés, torturés et sacrifiés (source : authentikvietnam)

Si vous êtes intéressé par l’histoire de ce bagne, voici deux liens intéressants :

Fiche Wikipédia

Histoire du bagne de Poulo-Condore

Henri Brandela évoque l’île et les bagnards dans la lettre n°3.

Mais en attendant, je vous propose d’écouter la 2e lettre écrite par Henri Brandela à sa fiancée:

https://audmns.com/hDoAwjc

Série Indochine – Episode 1

Introduction

J’ouvre cette série-documentaire 100 ans jour pour jour après la rencontre des parents de Bonne-Maman.

Le papa de Bonne maman s’appelait Henri BRANDELA.

Il est né en 1894 et il est décédé en 1974 à l’âge de 80 ans.

Signe particulier : un angiome sur la joue droite;

Le voici à l’âge de 63 et 65 ans :

Voyons voir ce qu’en savent quelques membres de la famille. Ici Antoine :

https://podcasts.audiomeans.fr/la-famille-dans-le-retro-4af749e2f8c6/audio-antoine-episode-1-d0918e83

Et ici Caroline :

https://podcasts.audiomeans.fr/la-famille-dans-le-retro-4af749e2f8c6/audio-caro-episode-1-8839eee1

Il est enterré dans le caveau familial à Coulounieix-Chamiers. C’est suite à son décès en 1974 que BP et BM ont acheté le caveau de Coulounieix. Car dans les dernières années de sa vie, sa femme et lui se sont rapprochés de BM et ont habité Périgueux.

Sujet de l’épisode

Le sujet de ce premier épisode tournera autour de la première lettre de fiançailles. En effet, à l’occasion du déménagement de BM à Toulouse en février 2020, nous avons découvert une cinquantaine de lettres écrites par le père de BM à sa fiancée.

Au moment des lettres, nous sommes en juillet 1921, il y a donc cent ans. Henri a 27 ans et il écrit à sa fiancée qui en a 18. Sa fiancée c’est Mademoiselle Renée BONNEVILLE, la maman de BM.

(pour info, BM naîtra dix ans plus tard en 1931)

Ils se sont rencontrés le 16 juillet 1921 grâce au frère d’Henri : Ivan. Je vous raconte l’histoire de leur rencontre un peu plus loin.

Les 4 frères Brandela :

Henri, Robert, Ivan et Daniel

Ici le passeport des parents de Bonne-Maman, en 1922, lors de leur première année de mariage. Un an après les lettres.

La petite fille que porte Renée, c’est Mythèse (surnom qui vient de la contraction de Marie-Thérèse) qui nait en 1922 à Bangkok.

La Banque de l’Indochine

Ivan et Henri travaillent donc à la Banque de l’Indochine.

En 1921, Ivan a des responsabilités à la succursale de Saïgon.

Le bâtiment de Saïgon

Henri, après avoir été à Battambang (Cambodge), Haïphong (Vietnam) et peut-être d’autres, est muté à Bangkok (Thaïlande, à l’époque le Royaume de Siam) quelques jours seulement après la rencontre avec sa fiancée. D’où l’écriture de ses lettres entre les deux amoureux. Seules les lettres écrites par Henri et conservées par Renée nous sont parvenues.

Ivan Brandela

Ivan, c’est le frère d’Henri qui l’a fait rentrer à la Banque de l’Indochine et grâce à qui il a rencontré sa future femme.

Je vous propose d’écouter BM à ce sujet :

https://podcasts.audiomeans.fr/la-famille-dans-le-retro-4af749e2f8c6/audio-bm-1b35a700

Ivan a étudié à l’Ecole Supérieure de Commerce de Bordeaux. Grâce à ce diplôme, il a eu assez vite des responsabilités au sein de la Banque de l’Indochine. Il était bilingue en anglais comme son frère aîné Daniel qui travaillait, lui, à la Standard Oil.

Voici des photos d’Ivan

Le beau-père d’Ivan a été directeur des Douanes et Régies de l’Indochine et a indiqué à son gendre qu’il avait un employé (sûrement ami?) qui avait une fille à marier. Cette fille, c’est Renée la maman de BM. Voilà comment Henri et Renée se sont rencontrés.

Les Douanes et Régies de l’Indochine

Comme l’indique son nom, il s’agit de l’institution douanière qui est chargée de récolter les taxes notamment sur les matières premières qui arrivent et qui partent de la colonie française.

La mutation

Je le disais, Henri a été muté à Banglok et il embarque en juillet 1921 à bord du Donaï, un paquebot de voyageurs, au départ de Saïgon.

Quelques jours de voyage sont nécessaires.

Les lettres de fiançailles

Voici les lettres de fiançailles lors de leur découverte.

Et maintenant, voici la première lettre que j’ai enregistré pour aller plus vite :

https://podcasts.audiomeans.fr/la-famille-dans-le-retro-4af749e2f8c6/lettre-1-98751d2f

N’hésitez pas à laisser en commentaire ou à m’envoyer vos questions. J’y répondrai au début de l’épisode 2.